04.06.19
(mis à jour le 10.05.24)
Les experts, notamment ingénieurs, ont tendance à mettre en avant leur savoir-faire technique plutôt que leur savoir-être. Solène Hibou, Manager Conseil en recrutement chez implid, vous donne quelques clés pour mieux vous vendre face à un recruteur.
Avant toute chose, comment bien préparer son entretien d’embauche ?
« Pour réussir un entretien d’embauche, encore faut-il le décrocher ! Les experts ont tendance à envoyer des CV très détaillés sur leurs différentes réalisations et compétences avec l’utilisation de nombreux termes techniques. Il faut garder en tête qu’un CV est un outil de marketing dont l’objectif premier est de donner envie au recruteur de vous rencontrer. Il faut le rendre lisible, aéré, synthétique et compréhensible par tous. Une fois l’entretien décroché, vous ne devez pas hésiter à utiliser Internet pour vous préparer, à travers le site corporate, les articles presse et web qui traitent de l’entreprise ou encore les réseaux sociaux professionnels de votre interlocuteur si vous connaissez son identité. Par exemple, si vous apprenez grâce au web que la société pour laquelle vous postulez vient d’obtenir un nouveau contrat dans votre domaine d’expertise, il peut être intéressant d’en toucher un mot lors de l’entretien. Quelques données clés sont à connaître sur l’entreprise : ses effectifs, son chiffre d’affaires, ses implantations et, bien entendu, les activités qui constituent son cœur de métier ».
Comment mettre en avant sa personnalité ?
« Les experts ont souvent pour habitude de parler technique dès le début de l’entretien et de ne mettre en avant que leurs compétences métier. A profils équivalents, ce qui fera pourtant la différence, ce sont vos qualités comportementales, votre capacité à intégrer une équipe, votre sens du service client interne ou externe. Pour mettre en avant vos qualités humaines, je conseille de partir d’une vision macro pour arriver à une vision détaillée, tel un entonnoir. Je m’explique : il faut présenter en premier lieu les environnements dans lesquels vous avez travaillé, mais également le contexte de votre embauche, puis l’organisation et les objectifs des services où vous vous trouviez et, enfin, vos responsabilités en leur sein. C’est seulement après avoir parlé de tout cela que vous pourrez aborder vos réalisations et leur côté technique. En bref, il faut réussir à prendre de la hauteur sur vos expériences précédentes, les positiver, et montrer qu’elles vous ont enrichi. Vous vous démarquerez en replaçant vos propres interventions dans un contexte d’équipe et non en ne parlant que de vous ».
De quelle manière doit-on adapter son discours en fonction de son
interlocuteur ?
« Vous avez généralement deux types d’interlocuteurs en entretien : le manager du poste à pourvoir et une personne du service RH. Votre discours doit s’adapter à la personne face à vous. Le manager opérationnel a besoin d’être rassuré survotre crédibilité technique. Il va vouloir valider vos compétences, en vous écoutant parler de vos réalisations et projets, ainsi que votre capacité à trouver des solutions sur des problématiques techniques. Vous pouvez donc entrer dans le détail. Vous devez également être en capacité de lui poser des questions sur le contexte du recrutement et ses propres attentes, en lui demandant par exemple les critères importants selon lui, hors compétences métier, dans chaque candidature.
Cette technique vous permettra de rebondir en mettant en avant vos situations vécues. Le RH, lui, a 80% de chances de ne pas connaître votre métier dans sa technicité. Si vous l’abreuvez de détails techniques, il risque de décrocher. Sa mission est d’évaluer votre capacité à intégrer l’entreprise et votre adéquation à sa culture. Donc pensez global ! Vous pouvez expliquer une réalisation technique mais à une seule condition : la vulgariser.
Cela montrera votre adaptabilité en matière de communication. Si vous arrivez à créer du lien avec votre interlocuteur, il vous pensera capable de travailler de manière collaborative ».